La Jaguar Type E, également connue sous le nom de Jaguar E-Type, demeure une légende indéniable dans le monde de l'automobile. Avec son mélange parfait de performance, de style et d'innovation, elle incarne l'essence même du luxe sportif britannique.
1) Histoire et genèse
La Jaguar Type E, souvent surnommée "la voiture la plus belle jamais construite" par Enzo Ferrari lui-même, est née d'une fusion de vision, de talent et d'audace. L'histoire de cette icône automobile remonte au début des années 1960, à une époque où l'industrie automobile britannique était en pleine effervescence et où l'innovation était à son apogée.
Le concept de la Type E est né de la nécessité pour Jaguar de repousser les limites de la conception automobile, tant sur le plan esthétique que technique. À l'époque, la société cherchait à créer une voiture qui allait non seulement surpasser ses prédécesseurs, mais également établir de nouveaux standards dans le domaine du design automobile. Le résultat fut une collaboration magistrale entre Sir William Lyons, fondateur charismatique de Jaguar, et Malcolm Sayer, un ingénieur et designer de génie.
La Type E a été officiellement dévoilée au public lors du Salon de l'automobile de Genève en 1961, suscitant immédiatement l'admiration et l'émerveillement des spectateurs. Sa silhouette élégante, caractérisée par un long capot plongeant, une cabine profilée et une arrière effilé, était révolutionnaire pour l'époque. Inspirée des lignes fluides et aérodynamiques des voitures de course, la Type E incarnait un mariage parfait entre la beauté et la performance.
Cependant, la beauté de la Type E ne se limitait pas à son apparence extérieure. Sous son capot se trouvait un moteur XK à six cylindres en ligne, dérivé de celui de la Jaguar D-Type victorieuse aux 24 Heures du Mans. Ce moteur, associé à une transmission manuelle à quatre vitesses, permettait à la Type E d'atteindre des vitesses impressionnantes et d'offrir des performances de conduite exceptionnelles.
La réception initiale de la Jaguar Type E fut phénoménale, avec des éloges venant de toutes parts et une demande dépassant largement la capacité de production de Jaguar. La voiture est rapidement devenue un symbole de statut et de sophistication, attirant l'attention des célébrités, des passionnés d'automobile et des amateurs de design du monde entier.
2) Caractéristiques et performances
Au fil des années, la Jaguar Type E a connu plusieurs évolutions et déclinaisons, chacune apportant son lot d'améliorations techniques et de raffinements esthétiques. Voici un aperçu des caractéristiques et performances des principales variantes de ce joyau de l'automobile britannique :
Type E Série 1 (1961-1968)
La Type E Série 1 était la première itération de ce modèle emblématique. Proposée en versions coupé et cabriolet, elle était équipée d'un moteur XK à six cylindres en ligne, offrant des performances impressionnantes pour l'époque. Avec une puissance variant de 265 à 265 chevaux selon les spécifications, elle était capable d'atteindre une vitesse de pointe de plus de 240 km/h, faisant d'elle l'une des voitures les plus rapides de son temps. Son design intemporel et ses performances de pointe en ont fait un succès instantané dès son lancement.
Type E Série 2 (1968-1971)
La Série 2 de la Jaguar Type E a vu l'introduction de plusieurs modifications, notamment des phares avant agrandis pour se conformer aux réglementations de sécurité américaines, ainsi que des améliorations mécaniques visant à améliorer la fiabilité et la maniabilité. Sous le capot, le moteur XK a été légèrement modifié pour répondre aux nouvelles normes d'émissions, mais les performances restaient remarquables, avec une accélération de 0 à 100 km/h en moins de 7 secondes.
Type E Série 3 (1971-1975)
La Série 3 de la Jaguar Type E a marqué une évolution significative avec l'introduction d'un moteur V12 de 5,3 litres, offrant une puissance et un couple encore plus impressionnants. Avec jusqu'à 272 chevaux sous le capot, la Type E Série 3 était capable d'atteindre des vitesses encore plus élevées, dépassant les 250 km/h. Malgré l'augmentation de la puissance, la Type E Série 3 a conservé la grâce et l'élégance de ses prédécesseurs, en faisant une voiture de grand tourisme par excellence.
3) Son histoire en course
La Jaguar Type E n'était pas seulement une voiture de sport de luxe pour la route, elle a également connu un immense succès dans le monde de la compétition automobile. Dès ses débuts, la Type E a été adaptée pour la course, bénéficiant de modifications spécifiques qui en ont fait une concurrente redoutable sur les circuits du monde entier.
Les ingénieurs de Jaguar ont rapidement compris le potentiel de la Type E en compétition et ont entrepris des modifications pour la rendre encore plus performante sur piste. Des ajustements tels que des suspensions renforcées, des freins améliorés et des moteurs plus puissants ont été apportés pour répondre aux exigences rigoureuses de la course automobile.
Dès 1961, la Jaguar Type E a commencé à marquer son territoire sur les circuits, remportant des victoires notables dans des compétitions telles que les 12 Heures de Sebring aux États-Unis et les 4 Heures du Nürburgring en Allemagne. Son succès en course a été renforcé par sa polyvalence, capable de rivaliser aussi bien sur les longues lignes droites des circuits que dans les virages serrés des courses d'endurance.
Cependant, c'est aux 24 Heures du Mans que la Jaguar Type E a écrit certaines des pages les plus mémorables de son histoire en compétition. En 1961, dès sa première participation, une Type E pilotée par les pilotes britanniques Graham Hill et Roy Salvadori a remporté une victoire sensationnelle dans la catégorie GT, terminant à une remarquable quatrième place au classement général. Cette performance a marqué le début d'une période de domination pour Jaguar, avec la Type E remportant la catégorie GT à plusieurs reprises dans les années qui ont suivi.
La Jaguar Type E a également connu un succès significatif dans d'autres séries de courses, telles que le Championnat du monde des voitures de sport et le championnat britannique de voitures de tourisme, où elle a continué à accumuler des podiums et des victoires tout au long de sa carrière en compétition.
4) Anecdotes
Une des anecdotes les plus célèbres implique l'icône hollywoodienne Steve McQueen. Passionné de voitures de sport, McQueen était connu pour son amour des machines puissantes et élégantes. Il possédait lui-même une Jaguar Type E qu'il chérissait et conduisait régulièrement dans les rues sinueuses de Californie.
L'amour de McQueen pour sa Jaguar Type E a été immortalisé dans une série de photographies emblématiques où on le voit au volant de sa voiture, arborant son légendaire sourire et son attitude décontractée. Ces images ont contribué à propulser la Type E encore plus sous les feux des projecteurs, associant son nom à celui d'une star d'Hollywood emblématique.
En dehors du monde du cinéma et des célébrités, la Jaguar Type E a également été le choix de nombreux pilotes de course légendaires. Des noms comme Graham Hill, Jackie Stewart et Stirling Moss ont tous été associés à la Type E lors de compétitions automobiles prestigieuses telles que les 24 Heures du Mans et le Tourist Trophy. Leur succès au volant de la Type E a contribué à renforcer son pedigree en course et à cimenter sa réputation comme l'une des voitures de sport les plus emblématiques de tous les temps.
Des rues sinueuses de Californie aux circuits légendaires comme Le Mans, la Jaguar Type E a su conquérir le cœur et l'esprit de ceux qui ont eu le privilège de la conduire, de la posséder ou simplement de l'admirer.
Son héritage perdurera à jamais, rappelant à chacun que la passion pour l'automobile transcende les frontières du temps et de l'espace.
Rédaction : Julian Serain
Crédit photos : Pinterest